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Trinité et autres triades

Trinité et autres triades

Trinité et  autres triades

  • Ce  texte tire son origine de la confrontation entre l’idéologie des trois fonctions que  Georges Dumézil attribue à la civilisation indo-européenne et la trinité chrétienne …

D’après lui, les activités socio-religieuses des indo-européens se répartissent d’après trois fonctions : la fonction souveraine ou spirituelle ; la fonction martiale, c’est-à-dire guerrière et la fonction végétative ou nourricière, productrice de richesses, représentée par les artisans, commerçants et agriculteurs .

Tout cela est vrai mais le tort de G Dumézil est d’avoir réservé cette idéologie tripartie aux seuls indo-européens .

Maintenant, tournons nous vers la trinité chrétienne : un seul Dieu en trois personnes : le

Père, le Fils et le Saint-Esprit .

Je préfère écrire : le Père, le Saint-Esprit et le Fils ... Pourquoi donc ?

Confronter ces deux triades m’amène à reconnaître dans la première le politique, l’économie et le militaire et à constater que pour les chrétiens nous avons le Père, le Saint-Esprit et le Fils …

En effet, le Père est un souverain, un politique ; le Saint-Esprit est un mobile comme l’est toute l’économie ( échanges, monnaies, productions ) et le Fils, donc Jésus est bien un guerrier …

En effet, la tradition, à tort, a fait de Jésus un personnage un peu fade, synonyme uniquement d’amour et d’ouverture alors que le vrai Jésus était capable de dureté et même de violence ( je pense à son action contre les marchands du temple mais aussi à ses paroles adressées à l’un de ses disciples qui voulait aller enterrer son père :  «  suis moi et laisse les morts enterrer les morts … »

Par ailleurs, Jésus a dit : « Je suis venu jeter le feu sur la terre  »  ( Luc  12 -49 )  et  « Je suis venu non pas pour apporter la paix mais l’épée  » ( Matthieu 10-34 )

Ainsi, Jésus, troisième terme de la triade, est-il un guerrier, un dieu incarné pour la lutte …

Nous voyons alors comment la triade de Dumézil et  la Trinité coïncident : à gauche, Dieu le père souverain, le politique ; au centre un mobile qui est l’économie ou le Saint Esprit et à droite, le guerrier, le militaire le Fils Jésus, dieu incarné pour la lutte .

Je résume tout cela en une formule que je fais mienne : « un mobile entre deux fixes  »

Cette coïncidence entre la triade de Dumézil et la trinité chrétienne m’amena peu à peu à la conviction que toute réalité est ainsi tripartie  et qu’il  y avait dans cette unité disparate le fondement, la structure du réel : j’en donnerai bientôt de multiples exemples …

J’ai bien écrit « l’unité »  car cette triade, cette trinité forme un tout indissociable et aucun de ses éléments ne peut être considéré seul, isolé des deux autres ; c’est ce que le Coran ne comprend pas puisqu’il assimile la Trinité à un polythéisme alors que pour les chrétiens Dieu est unique mais en trois personnes .

Mais prenons quelques exemples de la véracité de cette approche :

1 – Chacun de nous est son père, sa mère et ni l’un ni l’autre, un mobile entre deux fixes

2­ – Un livre, c’est un auteur (le père), un éditeur ( celui qui incarne et matérialise ) et un lecteur, le mobile qui interprète ( il y a autant de lectures que de lecteurs d’un même livre )

3 --Toute création nécessite un concept (l’origine), sa réalisation (incarnation ) et induit un usage, facteur de diversité …

4 – La langue est constituée d’un lexique, d’une syntaxe et d’une morphologie ; là encore, un mobile entre deux fixes …

5 – Chacun de nous peut choisir sa préférence  et opérer un classement entre l’Être, le Faire et l’Avoir …

Je pourrais multiplier les exemples, invite le lecteur à en trouver d’autres et le laisse méditer sur les triades constituées par

-- La mélodie, l’harmonie et le rythme

-- la vérité, la bonté, la beauté

-- l’énergie, la lumière, la masse

--les consonnes, les semi-consonnes, les voyelles

-- nucléaire, électromagnétique, gravitationnel

Le lecteur doit se rendre compte que sur la gauche figure le plus abstrait, le plus fort, le plus responsable, sur la gauche figure l’origine ; au centre le mobile permet le changement, la diversité ; à droite, la matérialisation, ce qui peut être vu, pesé, mesuré …

Mais ni l’idéologie tripartie de Dumézil ni la Trinité chrétienne n’épuisent le sujet ; en Inde, dans les Purana, il existe trois composantes de l’être ; la Trimurti réunit Brahma, le créateur ; Visnu, le préservateur et Siva le destructeur …

A Rome, la triade capitoline associe Junon et Minerve à Jupiter ; la triade archaïque Jupiter, Mars ,Quirinus recoupe celle de Dumézil mais il faut alors écrire :

                     Jupiter, Quirinus, Mars

Les Grecs aussi honorent les triades : ainsi les trois Muses primitives : Meletè ; Mnemè ; Aoidè ; la première désigne l’exercice mental ; la deuxième porte le nom de la mémoire ; la dernière renvoie au poème achevé, parfait .

Mais il conviendrait pour illustrer mon propos de les citer dans cet ordre :

                 Aoidè ; Mélétè ; Mnémè

Ainsi, partout, depuis toujours sans doute, les hommes quelle que soit leur civilisation, leur culture ont eu le pressentiment de cette structure triadique du réel …

Les mythes, comme les religions ne sont jamais gratuits ; ils expriment des vérités qu’ils ne sauraient expliciter mais qu’ils révèlent, offrant riche matière aux commentateurs, aux exégètes ; la connaissance n’est pas construite par l’homme, elle lui est inspirée … La science vient ensuite, toujours secondaire  .

Mais revenons sur ces triades que l’on peut qualifier de «  pré-scientifiques  »

       Energie        Lumière        Masse

       Chiffres         Algèbre        Lettres

       Consonnes    Semi -consonnes   Voyelles

       Protons           Neutrinos      Gravitons

       Galaxies spirales G irrégulières   G elliptique

       nucléaire électromagnétique gravitationnel

       lexique          syntaxe        morphologie

       vivant           végétal         minéral

       axiomes        lemmes      postulats

Toujours un mobile entre deux fixes … et toujours une unité : le vivant a été croissant comme le végétal et finira permanent comme le minéral .

Il est cependant une triade que certains qui se disent scientifiques auront du mal à reconnaitre : la voici :

       La Grâce     le Surnaturel       la Nature

Et pourtant, l’homme, l’humain, ce vivant ne serait pas sans la grâce  et le surnaturel ; l’origine de l’homme est encore aujourd’hui toujours débattue ; Darwin et sa théorie de l’évolution demeure une hypothèse ; si Dieu a créé l’homme à son image, donc trinitaire comme je l’ai déjà montré, c’est par sa grâce  qu’est née la nature ; quant au mobile, le surnaturel, il nous est révélé par les miracles qui comme ceux de Lourdes laissent interdits, perplexes les scientifiques et les médecins …

« Deus sive Natura » a écrit un philosophe ;  mais Dieu ne saurait être réduit à la seule Nature, rien que du matériel …

Un autre philosophe, plus conséquent, Blaise Pascal, qui était aussi un scientifique écrivit :

«  L’Homme passe infiniment l’Homme …  »

Ce grand mathématicien, géomètre, scientifique et croyant eut la sagesse de s’incliner devant ce qui nous dépasse …

Mais moi, qui suis-je pour écrire ainsi ?

Pour me connaitre un peu, il faut aller sur mon site :

                  «  epintruber . com »

Mais la question du MOI nous  ramène en triade :

D’abord le SOI, cet idéal que l’on n’atteint jamais : je serais le révélateur d’une vérité transcendante sur le réel ; ensuite LES AUTRES tels qu’ils me voient, qu’ils me réduisent ou m’idéalisent ; enfin le mobile : le MOI, entre le SOI et les AUTRES …

Ces trois éléments seuls peuvent me définir : il ne faut en omettre aucun.

Au nom du SOI, je viens d’écrire un essai physique et métaphysique qui prétend fournir une clé du réel ; pour LES AUTRES  je suis l’auteur d’une comédie : «  l’année du BAC  » ; d’une anthologie sur Virgile et d’un roman  philosophique intitulé «  Salem  » ; quant à MOI le mobile,  je ne sais qui je suis …  mais ces trois biais me constituent .

Pour finir, le lecteur choisira,  ce texte est un essai éminemment prétentieux ou le simple éclaircissement du dernier chapitre : «  Vérité »  de mon roman Salem ; dans ce chapitre qui nous fait accéder au Paradis, des vérités sont révélées mais leur compréhension excède les facultés du lecteur ordinaire ; il faut à ce lecteur une aide : avec ce texte, c’est chose faite .

PS  Corollaire de tout ce qui précède :

--- abandon du tiers exclu

--- harmonie des contraires

--- oubli du principe de non contradiction

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